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1er février 2013
Jérôme Validire

Bures 28 2013

Tout a commencé à l’anniversaire de Guillaume. Ségolène nous parle de la Bures 28, une course d’orientation de 28 km dont ça va être la première édition. Un format p’tit zizi comme préparation de l’Hivernale Normand 15 jours avant, pourquoi pas ? Ça aurait pu être une course comme une autre, il manquait juste ce petit truc qui l’aurait rendue originale. Ça tombe bien, il neige depuis 2 jours sur la région parisienne...

Je n’étais pas fier au volant de ma voiture ce dimanche matin en traversant le bois de Boulogne. Pas de peur qu’un travelo me saute dessus, non, je n’avais pas forcément le contrôle de ma voiture. Seb, lui, sa voiture il l’avait en main. Pour rejoindre Bures, on a pris la N118, vision peu banale de cette 4 voies toute blanche et déserte.

A Bures, au rendez-vous de la course (un gymnase non chauffé) on retrouve l’ami Paulo, le 3e homme.

Décision prise, je prends l’orientation.

Pan ! On récupère le road-book, la carte et pour ne pas faire comme tout le monde qui se pose à même le sol, on s’installe là où il y a des chaises et une table. Traçage assez rapide car pas compliqué. Il n’y a pas d’angles ni de distances mais juste des infos à trouver sur la carte.

On sort dans le premier tiers et après 2 balises, on se retrouve à l’avant de la course (mes deux compères signent 1h16 et 1h19 sur semi-marathon). Moi en plus de lire la carte, je suis à l’agonie.

A la troisième balise ça jardine à tout va. La meute arrive, la meute repart et nous on cherche toujours la balise, la honte ! De plus on a perdu Paulo. Seb râle, Seb reproche, bref il fait du ’’Seb quand tout va mal’’. On retrouve Paulo (enfin c’est plutôt lui qui nous retrouve) et là commence une course poursuite d’anthologie. Je n’ose pas regarder la vitesse qu’affiche ma montre de peur d’avoir un point de côté. Les balises défilent, les kilomètres aussi.

On rejoint le gymnase pour pointer et tracer la deuxième partie. Manger, boire. Quasi même tracé sur la même carte. Les goûtes de sueur qui tombent dessus la rendent intraçable et bientôt illisible.

Bref, on repart mais dans le sens inverse. Un presque sans faute nous redonne le moral et du plaisir à courir dans la neige. On fait mouche à chaque fois alors que d’autres jardinent. Les jambes commencent à être lourdes, surtout quand je décide de couper à travers champs dans 20 cm de poudreuse.

Retour au gymnase pour le dernier tracé. Manger, boire, nouvelle carte, ouf ! Les distances entre les balises sont plus longues, va falloir lâcher les chevaux...

En sortant du gymnase, je soulage le réservoir pendant que Seb se fait interviewer. C’est la première fois depuis le début de la course que son cœur bat aussi vite.

Donc on envoie... On est seuls au monde, et après 5 balises en arrivant au CP on nous annonce comme les 1er. Manger, boire, sauf que là ça commence à être dur. Je commence à lâcher prise. Seb et Paulo me motivent, prennent la carte pour trouver une balise lors d’une montée interminable.

En haut, un nouveau jeu commence. Trouver notre chemin à l’aide d’angles et de distances. Le problème, c’est qu’on jardine beaucoup avant de comprendre qu’il n’y a pas de balise après chaque tracé, mais que c’est une suite de tracés qui nous mène à une balise. Les boulets (moi le premier) ! Du coup, on se fait rejoindre par les ’’rouges’’. On tente de les lâcher, ce qu’on arrive à faire mais les crampes font leur apparition.

Sur le retour, je lâche la carte aux garçons et minimise mon implication dans la recherche pour aller au plus direct. On passe sur un aqueduc avec une vue magnifique sur la vallée enneigée. On rentre dans Bures, il nous reste deux balises. On envoie Paulo chercher celle située à l’angle du cimetière. Au bout de deux longues minutes, pas de Paulo. Seb part l’aider. Les minutes passent, personne. Vision d’horreur quand je vois sortir de la forêt les ’’rouges’’. Que faire, j’ai froid. Que faire, peut-être que les garçons ont pris un autre chemin et qu’ils m’attendent à l’arrivée ?

Les ’’rouges’’ me passent devant, putain je fais quoi ? J’ai froid, je décide de les suivre. A 50 mètres de l’arrivée, personne. Je vois 5 équipes passer la ligne, j’ai froid, je maudis mes deux compères. 10 minutes passent, les voilà enfin. En fait, il y avait deux cimetières. Un dans la ville, un dans la forêt, ils ne cherchaient pas autour du bon.

On passe la ligne d’arrivée, soupe, douche, repas dans le gymnase glacé et remise des coupes. Je dis à Seb :

« On est entre 3e et 5e. 3 j’y crois pas mais ça me ferait plaisir.
— Pas 3, pas 2, on est 1er, répondit Seb.
— Et pour la première édition de la Bures 28, les vainqueurs sont les Raid Runners ! annonça le speaker. »

Remise de la coupe et des cadeaux, félicitations du maire et d’un traileur célèbre, on redescend, on discute... et finalement on se fait détrôner par les ’’rouges’’ qui ont porté plainte : une balise ne leur a pas été comptabilisée.

Bref, belle aventure enneigée, sacré rythme et maintenant place à l’Hivernale !

Voir en ligne : Le site du Raid 28