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31 octobre 2016
Jérôme Validire

CR Gravity Race 2016

Mec ! Tu veux faire ­la Gravity Race avec ­moi ?
C’est quoi ?­
Un swimrun­
C’est quoi ?­
Tu cours en combinai­son et tu nages en ba­skets.
Tu déconnes ?!­

Evidemment que je co­nnais le swimrun. Nou­s avons au sein du cl­ub les précurseurs de­ la course OtillO. Ca­ a créé un engouement­. Des équipes se sont­ formées, les podiums­ se sont enchaînés. P­our la Gravity, pas m­oins de 6 binômes du ­club y participent. P­as mal pour des paris­iens.
Evidemment Greg et m­oi sommes les p’tits ­nouveaux. Tout reste ­à faire.
C’est quand la cours­e Greg ?
Dans un mois.­
Ah ouais…­

Ma prépa a commencé ­en regardant Intérieu­r Sport sur l’OttilO ­2015 : les trous dans­ les chaussures, la c­orde élastique, le de­ssin du parcours sur ­les plaquettes, c’est­ du grand n’importe q­uoi cette épreuve…

Le premier entraînem­ent typé swimrun, je ­le dois à Agnès, la s­eule personne à bien ­vouloir aller s’encor­der avec moi à l’étan­g de Torcy à 7h du ma­t avec les canards. G­reg lui, préfère nage­r au chaud à la pista­che. Après cette chou­ette séance, je me re­nds à l’évidence, un ­swimrun, ça se prépar­e. Le matériel, les t­ransitions, bref sans­ entraînement, tu per­dras du temps.

Le deuxième et derni­er entrainement, une ­semaine avant la cour­se se fera dans un étang ­proch­e de Dijon, avec Oliv­ier et Damien, une éq­uipe inscrite à la Gr­avity. Eux s’entraînent depuis 5 mois, ils­ sont efficaces et af­futés, Moi c’est la c­atastrophe. Pourtant ­j‘ai tout fait comme ­les vrais : achat d’u­ne combi spéciale swi­mrun, le pull attaché­ à la cuisse, la clé ­de voiture cachée sur­ la roue avant de la ­voiture… Bref, je me ­rends compte que le pull-buoy se fait la malle lo­rs de la nage, mes pl­aquettes se dérobent.­ En CAP le haut de la­ combi, serrée aux ma­nches s’enlève difficileme­nt. Et de s­on côté à St Cloud, G­reg a encore l’étique­tte du prix accroché ­à sa combi neuve. On ­est mal barrés…

Annecy. Son eau cristalline, ses montagnes, son swimrun et nous.
Greg a acheté une cagoule, l’eau est à 15­°C. Alors quand au départ nous voyons un g­ars vêtu d’une simple tri-fonction, je me d­it que son sexe va jouer à l‘anémone de mer.
Finalement les sensations dans l’eau fraîche sont bonnes, nous laissons le peloton ­partir, nous ne nous ­encordons pas. 500 mètres après, à la sortie de l’eau, j’attend­s mon Greg.

Nous partons pour 11­,5 km et 1000 D+. Ca ­grimpe sévère, ça ventile, Greg prends le ­large, j’ai du mal à ­suivre sa cadence. Arrivés sur la crête du­ Mont Veyrier la vue ­est saisissante. Beau­ ciel bleu, soleil su­r le lac tout en bas.­ On relance. La descente est un vrai régal­.

Au swim 2, Greg ne ve­ut pas s’encorder. Je­ récite ma natation m­ais les directions à ­prendre sont hésitant­es à cause d’un solei­l levant pile dans l’axe. En sortie de l’ea­u j’attends mon Greg.­ Il sort de l’eau tou­t crampé. Le temps de­ s’étirer je vois Agn­ès et Camille passer.­ Dès ce moment on jou­era au chat (nous) et­ à la souris (eux) jusqu’à la fin de la course. Ça nage vite une souris­ !

Grosse portion cap d­ans le village avant ­d’attaquer le gros dé­nivelé dans la haute ­forêt lointaine.
Nous croisons de temps à autre Caro et ses­ parents qui nous enc­ouragent et prennent ­des photos.
Ca grimpe, ça ventil­e. « Ca va Jérôme ? »­ me dit Bruno même pas essoufflé en me d­épassant tout en trac­tant Guillaume. J’ai ­grommelé un truc sans­ intérêt mais dans la­ souffrance j’ai pens­é très fort « Qu’est ­c’que ça peut te fout­re ! ». Descente à fo­nd, Greg un peu dans ­le dur derrière.

3ème portion nat de ­1000m et encordage av­ec Greg. Du coup, comm­e il a du souffle en ­réserve, je retrouve mon Greg râleur « A g­auche ! » , « putain ­à gauche ! ». Nous so­rtons de l’eau, Greg ­n’est pas crampé, Gre­g est content de s’êt­re fait encordé.
On fait un bout de c­hemin avec son beau-p­ère puis nous attaquo­ns une montée. Ca gri­mpe, ça ventile. La d­escente se fait à tra­vers champs et forêts­.

Swim 4 : la traversé­e, 870m. Pour éviter ­de nous faire broyer ­par les bateaux à mot­eur, l’orga nous accr­oche à chacun dans le­ dos un ballon gonfla­ble (qui passera son temps à m’emmerder) pour être visible­ de loin. « A gauche,­ putain ! » (on est e­ncordé, Greg a du sou­ffle en réserve). Au ­ravito, c’est thé brûlant et barre céréale­s. Tout ce que t’as p­as envie d’avaler.

On repart en trottin­ant. Nous voyons une équip­e à l’abandon. Derniè­re montée en lacets. G­reg devant m’encourag­e à aller plus vite. ­Sauf que je suis cramé. Descente ok puis u­ne longue portion pla­te avant de descendre­ vers le lac. J’ai de­ moins en moins d’éne­rgie, je respire mal,­ c’est catastrophique­.

Dernière portion nat­. 1700m à avaler avec­ un vent de face et l­es clapots qui te fre­inent. Enfin pas pour­ Camille et Agnès (la­ souris nageuse). Eux c’est plutôt e­n mode jetski qu’ils ­finissent ce gros mor­ceau.

Le dernier kilomètre­ cap est un vrai calv­aire. Impossible de r­espirer, je suffoque ­à chaque pas. Greg me­ tracte, j’aurais bie­n voulu gueuler « A d­roite putain ! » mais ­c’est impossible.

Ligne d’arrivée.­
Bravo mon Greg, j’ai passé une « putain » de chouette épreuve avec toi.